Par Paul-Antoine
Boker Tov,
C’est avec honneur et immense joie que je me tiens devant vous aujourd’hui, pour célébrer ma Bar Mitsva, mon passage à l’âge adulte, l’âge des Mitsvot.
Ma paracha parle de Dix Commandements/paroles donnés à Moïse sur le mont Sinaï. C’est l’événement le plus fondamental de l’histoire juive et de toute l’humanité. Il a été et sera la force motrice du peuple juif à travers les âges.
Les 10 paroles sont de prescriptions universelles, intemporelles, imposés à chaque individu. Ce sont des codes éthiques de la religion juive. Elles renferment toutes les Mitsvot de la Torah et nous expliquent quelle est la volonté de Dieu et ce qu’il attend des nous.
Pour les Sages, il s’agit d’une révélation prophétique, qui avait pour but de rendre l’essence de Dieu accessible au monde, au moyen de la Torah.
Ce n’est pas seulement la providence Divine qui y a été révélée, mais quelque chose de plus grand : un lien de chaque membre du peuple avec son Dieu.
Chacun de commandements, représente un pilier fondamental sur lequel bâtir une communauté, une société juste et équilibrée.
Les premières nous rappellent l’importance de placer Dieu au centre de nos vies. Je suis l’Éternel, ton Dieu nous enseigne que la reconnaissance et le respect de la dimension spirituelle de notre existence sont cruciaux. En prenant conscience de la transcendance divine, nous cultivons une humilité nécessaire et une compréhension de notre place dans l’ordre divin.
Les préceptes suivants portent sur notre relation avec autrui. L’impératif d’honorer nos parents, souligne la valeur de la famille et de la filiation. Tu ne tueras point, nous rappelle la sacralité de la vie humaine et tu ne commettras pas d’adultère, nous invite à traiter nos relations avec respect et fidélité.
Tu ne porteras pas de faux témoignage, nous met en garde contre la tromperie et l’injustice, et nous fait réfléchir sur l’importance de la parole. Lorsqu’elle est utilisée de manière responsable et véridique, elle est puissante et constructive. Dans le cas contraire, elle peut être destructrice!
Les derniers commandements, nous rappellent que la convoitise et l’avidité peuvent abimer le tissu même de nos sociétés. En cultivant la gratitude pour ce que nous avons et en respectant la propriété d’autrui, nous édifions une communauté basée sur la confiance et le respect mutuel.
Les dix paroles transcendent les cultures et les époques. Elles sont une boussole morale qui nous guide dans nos décisions et nos actions. Elles constituent un appel intemporel à l’humanité, nous exhortant à cultiver la justice, la compassion et la sagesse dans nos vies.
En pratiquant ces préceptes, nous contribuons à bâtir un monde où règnent la paix, la vérité et l’amour. Puissions-nous, en tant que communauté, continuer à méditer sur ces enseignements sacrés et les appliquer dans nos vies quotidiennes.
Pourquoi sont-ils au nombre de dix?
Selon le Midrach, ils sont liés aux dix paroles avec lesquelles Dieu a créé le monde, aux dix générations entre Adam et Noé, dix générations entre Noé et Abraham, dix épreuves d’Abraham, les dix bénédictions que les patriarches ont reçu, dix plaies, etc.
Le nombre dix est souvent considéré comme un nombre complet, parfait, symbolisant l’ordre et la totalité. C’est pourquoi, toutes ces idées liées au nombre dix ont pour objectif commun la création du monde.
Comment sont-ils présentés?
Ils sont écrit sur deux tables en pierre et se divisent en 2 groupes : le premier traite de la relation entre l’homme et Dieu, le deuxième, entre l’homme et son prochain. Leur influence sur la loi et la moralité est énorme. Certains d’entre eux sont également importants historiquement, car ils ont aussi été adoptés par l’Islam et le Christianisme.
Pour le Kli Yakar (l’ouvrage le plus célèbre du rabbin, poète et commentateur biblique Salomon Ephraim de Luntschitz 1550-1619), il y a un lien entre les 2 cotés. Chaque parole a un dénominateur commun avec celle qui est en face d’elle, de l’autre côté.
Je suis ton Dieu – face à tu ne tueras pas – L’homme fut créé à l’image de Dieu, celui qui tue son prochain, offense directement Dieu.
Tu n’auras pas d’autres dieux face à Tu ne commettras pas d’adultère – Un homme qui entre dans un culte qui n’est pas le sien et fait de lui un dieu qui ne lui appartient pas, est exactement comme celui qui entre dans une famille qui n’est pas la sienne.
Tu ne porteras pas le nom de Dieu en vain face à tu ne voleras pas – Celui qui vole son prochain finira par porter le nom de Dieu en vain. Car dès qu’il se fera prendre, il mentira et jurera pour «sauver sa peau».
Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier – face aux faux témoignages – ne pas respecter le Chabbat, c’est comme porter un faux témoignage, en disant: que Dieu n’a pas créé le monde en six jours et le Chabbat le septième jour.
Honore ton père et ta mère face à Tu ne convoiteras pas – ne pas respecter ses parents, car on pense qu’il y en a meilleurs qu’eux, c’est convoiter les autres car on leurs envie leurs parents.
