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Psaume Vingt-Sept

Doutes et certitudes, à propos de la récitation du Psaume 27 pendant le mois d'Eloul

Par le rabbin Josh Weiner

Il y a une pratique récente (environ 300 ans seulement) de lire ce psaume pendant le mois d’Eloul, pour nous secouer et commencer à penser à Roch Hachana et à la nouvelle année. Mais pourquoi ce texte ? Examinons quelques idées du psaume. 

“Je demande une chose à Dieu, voici ce que je désire”Le roi David énumère ensuite trois demandes : que je m’assoie dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie, que je voie la tranquillité de Dieu et que je visite son palais. Il y a toujours une tension entre le fait de s’asseoir éternellement dans la maison de Dieu et le fait de la visiter occasionnellement, et David semble vouloir les deux. 

J’ai la même relation ambiguë avec une synagogue. Parfois, après un chabbat puissant ou un Yom Kippour, je me sens très touché par l’expérience, je veux qu’elle se poursuive. Mais il y a de la valeur dans la dynamique que nous avons le plus souvent, qui consiste à partir puis à revenir, à avoir des journées de travail qui ne semblent pas spirituelles ou spéciales, puis à revenir à la conscience du chabbat. 

Bien sûr, à un niveau plus profond, si nous croyons que Dieu est partout, alors le bureau le mardi après-midi est aussi sacré qu’une synagogue le jour de Yom Kippour. C’est le paradoxe introduit par la demande de David de visiter la maison de Dieu et d’y être toujours. 

“En ton nom, mon cœur dit : Cherchez Mon visage.” Pour entendre la voix de Dieu, il ne faut pas chercher des prophètes, des livres saints ou des rabbins. Si je veux entendre le message de Dieu, je dois écouter mon cœur. 

Maïmonide énumère douze niveaux de prophétie, et le premier pourrait être décrit comme le fait de suivre son intuition. Les préparatifs de Roch Hachana commencent par une recherche intérieure de ce que mon cœur me dit, et par l’élimination des obstructions qui font taire cette voix.

L’un des liens entre ce psaume et le mois d’Eloul est l’avant-dernière ligne. Elle commence par le mot לולא, Lulei, qui est traditionnellement écrit avec des points au-dessus et au-dessous, ce qui indique qu’il doit être interprété. Si vous lisez le mot לולא à l’envers, vous obtenez Eloul. C’est très bien. Mais quel est le lien ici ?

“Ah ! si je n’avais la certitude de voir la bonté de Dieu sur la terre des vivants…” Le mot Lulei signifie ‘Si ce n’est pour’, et introduit généralement une clause conditionnelle suivie d’une conséquence. Or, ici, nous n’avons que la condition. La phrase reste incomplète. Le Talmud y voit l’expression du doute de David. 

Ce doute, ce “je suis sûr mais je ne suis pas sûr”, cette anxiété existentielle, est la base de notre préparation pour Roch Hachana. Nous sommes sûrs que tout finira bien, en général, et c’est pourquoi nous célébrons ce jour, nous nous habillons chic, nous mangeons des pommes et du miel, etc. Mais nous ne sommes pas sûrs que tout ira bien pour nous en ce moment, et c’est pourquoi nous prions, réfléchissons, nous excusons, sonnons le chofar et luttons pour nous réveiller. Ce processus commence maintenant.

Chabbat chalom !

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