Par Solal KC
A l’occasion de sa Bar Mitsva, paracha Réé 5782
Réé commence par un choix qui s’offre à l’homme :
Vois, je mets devant vous aujourd’hui la bénédiction si vous obéissez à mes commandements et la malédiction si vous n’y obéissez pas.
J’ai l’impression que l’option donnée à l’homme est excessive : bénédiction ou malédiction. Il n’y a pas de juste milieu et je me demande si on est vraiment libres de choisir?
Une étude approfondie m’a aidé à mieux comprendre. Le texte ne dit pas ” je vous ordonne” (ou je vous interdis), mais “je mets devant vous“.
Autrement dit, Dieu nous montre deux voies : l’une passe par l’application des Mitsvot. C’est la bonne voie, qui peut nous aider à bien vivre notre vie. L’autre, au contraire, peut nous mettre devant des difficultés. Dieu nous met en garde par rapport à cette seconde voie et aux conséquences possibles de nos actes. Il ne nous force pas à bien agir mais nous donne la liberté du choix. S’il nous obligeait à faire ceci ou cela, nous ne serions pas libres mais déterminés par la volonté de Dieu.
Le fait qu’on soit libre d’agir dans un sens ou dans l’autre fait qu’on porte la liberté de nos choix. Si on se laisse par exemple déborder par ses émotions, qu’on s’emporte et qu’on ne réfléchit pas assez avant d’agir, nous sommes responsables des conséquences, au même titre que si nous avions suffisamment réfléchi en amont mais mal agi quand même.
On nous invite ainsi à réfléchir avant de faire un choix et d’agir.
Le texte parle de responsabilités. On doit assumer nos choix, même les «mauvais» et ne pas chercher à rejeter notre faute sur quelqu’un d’autre. On est d’autant plus responsables que Dieu nous a prévenus.
Selon nos sages, nos actes exercent une influence sur la société qui est jugée selon les actions de chacun. Quand on accomplit des Mitsvot, on suscite le bien, mais si on pèche, on attire le mal sur le monde entier. Nos actions ont donc des répercussions très importantes.
C’est pourquoi le texte commence par un singulier “vois” et se poursuit par un pluriel “vous”, pour que l’on prenne conscience que l’état de la société dépend des choix de chacun.
Le verbe “voir” nous renvoie à la nécessité d’examiner en profondeur, d’avoir une vision à long terme. On dit : je vois ce que tu veux dire, autrement dit, je comprends.
Le verset est écrit au présent et selon le Gaon de Vilna, c’est pour qu’on sache que la possibilité d’opter pour le bien ou pour le mal nous est donnée constamment, à tout moment de notre vie.
Je cite :
Il ne faut jamais se dire «jamais je n’arriverai à réparer tout le mal que j’ai perpétré» ou «je n’obtiendrai jamais le pardon pour les innombrables péchés que j’ai commis ! »
On a tous la possibilité de réparer, de faire d’autres choix qui pourraient nous faire progresser, nous rendre meilleurs. C’est un choix permanent.
Le texte insiste sur le mot “Hayom” – aujourd’hui- car chaque jour est une nouvelle occasion pour se corriger sans trop penser à ce qui était hier ni à ce qu’il adviendra demain; il faut vivre le moment présent.
Quant à moi, je pense que ma Paracha met en avant notre libre arbitre et notre capacité à choisir notre chemin. Dieu nous propose deux possibilités mais c’est à nous de choisir le chemin que l’on veut, de faire travailler nos capacités morales pour distinguer le bien du mal.
On est au mois d’Eloul, et notre Paracha nous invite à observer, à examiner en profondeur la réalité de nos vies.
En ce qui me concerne, je ne suis pas sûr d’avoir toujours bien agi, mais désormais, je me dois de le faire car je deviens fils de la Mitsva et je rentre dans ma majorité religieuse.
Je sais que cela pourra être difficile et impliquer des changements profonds de ma personne mais j’y arriverai au prix de quelques efforts. Je vais toujours (ou presque toujours…) réfléchir avant d’agir et non après-coup, ce que je faisais jusqu’à maintenant et qui fut la cause de bien des malheurs dans ma vie… (des malheurs bénins, rassurez-vous !).
À présent, je tiens à remercier tout d’abord mes parents pour avoir participé à la préparation de ma BM. Merci également à tous les membres de ma famille ici présents, et aussi aux autres qui pensent à moi mais qui n’ont pas pu venir, soit par empêchement, soit parce qu’ils ne sont physiquement plus avec nous, comme mes deux grands-pères, dont l’un, Papounet, était encore là il y a quelques années, que j’aimais beaucoup et qui m’a porté sur ses genoux le jour de ma Brit Mila, et l’autre, que je n’ai malheureusement pas connu, mais que j’aurais sans doute autant aimé.
Merci aussi à notre rabbin Rivon, à Josh, à Gabriela et à toute la communauté d’Adath Chalom.
Et pour finir, merci à ma tutrice Goty, à qui je dois beaucoup et sans qui je ne serais pas ici.
Hodesh tov!