Préambule 1 : Extrait de la lettre adressée par Sigmund Freud aux membres de l’association B’nai B’rith, le 6 mai 1926 qui souhaitaient saluer son anniversaire.
Il revient d’abord sur le motif et le cheminement qui l’avaient fait rejoindre le B’nai B’rith : « J’avais acquis, d’une part de premiers aperçus sur les profondeurs de la vie pulsionnelle de l’homme, j’avais vu bien des choses qui pouvaient décevoir, parfois même effrayer et d’autre part, la communication de mes découvertes déplaisantes avait eu pour résultat de me faire perdre, à cette époque, la plupart de mes relations personnelles ; je me sentais une sorte de hors-la-loi, rejeté par tous. Cet isolement fit naitre en moi le désir ardent de découvrir un cercle d’hommes choisis, d’esprit élevé et qui voudraient m’accueillir avec amitié en dépit de ma témérité (…) Le fait que vous soyez Juifs ne pouvait que me plaire car j’étais moi-même Juif, et le nier m’a toujours semblé être non seulement indigne, mais encore franchement insensé.
Sigmund Freud poursuit : « Ce qui me rattachait au judaïsme n’était pas la foi, ni l’orgueil national, car j’ai toujours été un incroyant, j’ai été élevé sans religion, mais non sans respect de ce qu’on appelle les exigences éthiques de la Civilisation humaine (…) Il restait assez de choses capables de rendre irrésistible l’attrait du judaïsme et des Juifs, beaucoup d’obscures forces émotionnelles, d’autant plus puissantes qu’on peut moins les exprimer par des mots, ainsi que la claire conscience d’une identité intérieure, le mystère d’une même construction psychique » (souligné par nous).
Le découvreur de l’Inconscient le fondateur de la psychanalyse, pense pouvoir ajouter dans cette même missive, devoir à sa nature de Juif « deux qualités indispensables (…) : Parce que j’étais Juif, je me suis trouvé libéré de bien des préjugés qui limitent chez d’autres l’emploi de leur intelligence ; en tant que Juif, j’étais prêt à passer dans l’opposition et à renoncer à m’entendre avec la compacte majorité ».
L’inventaire des signes, signaux, allusions, identifications, métaphores et métonymies, qui, dans les écrits et correspondances de Freud, le relient explicitement au judaïsme, a été en grande partie fait par quelques bons auteurs. Ce qu’ils ont récolté méritera néanmoins d’y revenir encore pour en approfondir les explicitations et interprétations. Pour ici, il faudra juste s’arrêter sur cette question – qu’on dirait « rhétorique » – que Sigmund Freud avait, antérieurement, adressée, par courrier, à un ami, le pasteur et théologien Oscar Pfister. Lettre du 9 octobre 1918, dans laquelle il interrogeait le fait que ce n’avait pas été un pasteur protestant, mais un Juif « tout à fait athée » qui fut en mesure de découvrir l’Inconscient.
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Préambule 2 : Asher Ginzberg, connu sous le nom d’Ahad Ha’am « Un du peuple », issu d’une famille hassidique d’Odessa, créateur du groupe des Bneï Moshé, fondateur d’un courant retenu sous le nom générique de « sionisme culturel », qui dans son journal Hashiloah accueillit nombre des écrivains juifs de son temps, qui a été un des conseillers de Chaïm Weizman à Londres, et avait aidé à établir les carte qui ont permis la Déclaration Balfour en 1917, est une figure sinon oubliée du moins trop négligée et quelques fois méprisée, des grandes pensées et plumes du mouvement d’Émancipation nationale juive. Pour Ahad Ha’am le projet sioniste ne devait pas viser de permettre aux Juifs d’être « comme tout le monde », mais l’opportunité d’approfondir et consolider dans l’interaction des quotidiens partagés un particularisme consolidé.
Ahad Ha’am eut une grande influence sur des figures aussi prestigieuses que le poète Haïm Nahman Bialik, l’historien et philosophe Gershom Scholem, le militant sioniste Meir Dizengoff fondateur du quartier Ahouzat-Baït qui deviendra Tel Aviv, et dont il sera le premier maire jusqu’à sa disparition (C’est dans sa demeure que fut proclamée la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël).
Et aussi, ce qui est moins connu – sur Sigmund Freud qui se disait « sioniste » mais pas « nationaliste ». Et qui soutint explicitement le projet d’un Foyer culturel juif en « Palestine ». Tout à fait dans la perspective d’Ahad Ha’am.
Ahad Ha’am consignait dans son ouvrage La Loi de Sion :
« Même celui qui nie la réalité de D.ieu en tant que tel, ne peut récuser sa réalité comme force historique réelle. Même s’il conteste le principe de la foi, un Juif ne peut dire : « Je n’ai aucune part dans ce D.ieu d’Israël, dans cette force historique qui a fait vivre mon peuple et déterminé les traits de son esprit et de son destin pendant des millénaires ». Ne serait-ce pas ce que Viktor Frankl tentait de cerner sous le nom d’« Inconscient spirituel » en prolongement et déplacement de ce que Freud avait exploré et mis au jour ?
Préambule 3 : Le 1 avril 1925 fut inaugurée officiellement l’Université hébraïque de Jérusalem. Le Rav Abraham Yitshak Kook parla le premier. Il voyait dans cet évènement « La réalisation de la sainte vision des prophètes ». Il évoqua deux tendances complémentaires dans le judaïsme ; l’une tournée vers l’« intérieur », l’autre vers « l’extérieur ». La première est servie par la Torah qui nourrit l’âme d’Israël telle qu’elle s’étudie depuis toujours dans les yeshivot, la seconde sert à propager les idées et les valeurs juives au sein des nations (cf. Dominique Bourel, Martin Buber, sentinelle de l’humanité).
Le Rav Kook déclara encore : « Nous avons été placés comme une lumière parmi les peuples pour recueillir le savoir profane de l’humanité, pour adapter à notre propre vie le bien et le sublime que nous recevons et pour le transmettre de nouveau au monde entier. Et c’est pour atteindre cette fin que cette université peut servir de grand et digne instrument ».
Albert Einstein fut nommé président provisoire du Conseil académique. Et le premier conseil des gouverneurs comprenait Martin Buber, Sigmund Freud, Ahad Ha’am, Haïm Bialik. Gershom Scholem est nommé Dozent en septembre.
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Ces préambules, pour indication d’un arrière fond, en socle inexpugnable, de ce de quoi Humanités bibliques et juives, pourraient être le fruit, la nécessité, le projet. L’œuvre collective à bâtir.
1 – « Humanités » évoque l’ensemble des disciplines réunies pour une conception de l’éducation fondée sur la conviction que l’homme a besoin pour se construire et s’armer pour l’existence de la fréquentation des grands textes et œuvres patrimoniaux, et de l’apport en canevas des disciplines académiques principes des Humanités : Philosophie (incluant Éthique et Psychanalyse), Herméneutiques des textes fondateurs, Histoire, Littérature, Poésie, Langues et Philologie, Arts.
En prolongement de ce que désignait autrefois l’expression « faire ses humanités ». Chemin pour l’épanouissement de l’intelligence et de la personnalité, comme pouvait le rappeler Michel Zink à l’Académie des Sciences morales et politiques. On ne manquera pas de noter que, d’une certaine façon, là se répète aussi, le corpus littéraire des textes du Canon biblique qui comprend lui-même des textes d’herméneutique, d’histoire, de sagesse, de poésie et de chants…
On pensera au Kohelet, à Ketouvim, à Megillah Esther, , aux Nevi’im, au Poème de Job et aux Psaumes de David…
C’est dans la juxtaposition et la résonnance de ces genres littéraires, artistiques et cognitifs, que se trame le schème juif du Shema Israël.
2 – « Bibliques » s’entend en démarquage de ce qui fut le credo de la bataille des Lumières contre l’emprise ecclésiastique, un réalignement unilatéral sur l’Hellénisme.
« Notre Histoire commence avec les Grecs » posait en axiome Ernest Lavisse, bâtisseur de l’enseignement de l’Histoire en France. Ce qui parait quand même un peu fort, si l’on songe comment la Bible, ses récits et ses scènes, sont pour les arts picturaux, sculpturaux, musicaux, littéraires, poétiques, européens (et par suite Nord-Américains) de vastes répertoires d’images et de métaphores. Leur « Grand Code » selon l’expression du poète William Blake. N’est-ce pas aussi de ce grand code biblique que la philosophie la plus conséquente en matière d’éthique et de politique fonda la Modernité européenne ? Pensons par exemple à Spinoza ou Hobbes, qui construisirent leurs réflexions en circulant et labourant dans le Champ Biblique.
Un peu fort encore si gardons en mémoire que c’est dans le motif graphique d’une représentation des Tables de la Loi mosaïque que furent inscrites les Déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen. Nous en avons une belle illustration au Musée Carnavalet à Paris, due au peintre et illustrateur Jean Jacques François Le Barbier.
Et si on fait attention à la scène originelle si précieuse aux Founding Fathers, les « Pères fondateurs » des États-Unis d’Amérique, en 1776, chers à la philosophe Hannah Arendt. Cette scène originelle, c’est celle de l’épopée mosaïque de l’Exode, de la Sortie d’Égypte, comme scène originelle des « Pastorales » du politique, en métaphores de la Délivrance de la Tyrannie et de la Servitude. Dont le moment inséparable, insécable comme s’y attache le judaïsme, est la réception de la Torah, des « Dix Paroles », Aseret ha Dibrot, que nous venons de célébrer, en tentative garante d’humanisation pour une terre et un temps universel « où les hommes puissent vivre dans leur dignité d’homme (ainsi résumé au plus près par Michaël Walzer dans De l’Exode à la Liberté »). Il s’agit donc du Monothéisme ; en socle originel et en dynamique féconde.
3 – Enfin avec « Juives » s’indique la tentative de corriger le biais parfois asséchant et réducteur qu’on trouve quelques fois dans la Wissenschaft des Judemtums (la « Science du judaïsme ») fondée à Berlin en 1819, sous l’impulsion de Salomon Rappoport, Samuel Luzzato, Nachman Krochmal, et Léopold Zunz.
SI cette dernière intégra les critères scientifiques de la vérification des sources, de l’exploitation des archives, des marqueurs fondés sur la Raison, amplifiant la connaissance du monde juif, réalisant des publications d’envergures telles que la Jewish Encyclopedia (1901-1906) ; simultanément, dans une dynamique de facture hégélienne, elle a pu réduire cette connaissance à une « tendance grotesque à l’impassibilité archéologique » » dénoncée par Jacob Gordin, pour laquelle Gershom Scholem de son côté donnait un diagnostic d’« atmosphère tombale ». Sans compter la manière dont elle exclua de son champ d’études nombre d’aspects de la mystique juive : la Kabbale, le Sabbatéisme, le Hassidisme, les jugeant « irrationnels ». Et auxquels a contrario s’attela, lui, Gershom Scholem, comme on sait.
En France, la Science du Judaïsme, connut les mêmes mérites et les mêmes travers. La Science du Judaïsme telle que l’éminent savant qu’était Léopold Zunz l’avait initiée, répondait à la méconnaissance infatuée des érudits universitaires de son temps sur les réalités de l’existence juive. Elle protestait – passant par son allégeance aux fourches caudines du positivisme et de l’objectivation – contre l’exclusion des études juives des universités.
Mais, en même temps, ce faisant, elle changeait les paradigmes de la discursivité juive et de sa spiritualité.
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« Humanités bibliques et juives » exprime intrinsèquement que le judaïsme n’est pas un astre mort. Pas uniquement un objet d’études, mais encore une ressource non seulement « spirituelle » mais aussi bien épistémologique. Comme, par exemple, l’importance du langage et de ses enjeux que le judaïsme a placé en noyau incandescent de sa cosmogonie, de son anthropologie, et de son éthique. Au-delà même de son corpus fondamental de textes patrimoniaux. Ainsi du langage qui met l’homme au sommet des concrétions qui font les mondes, et le distingue du vivant. Car si la question du langage n’est évidemment pas une exclusivité juive, il y a une prévalence dans le judaïsme à cette interrogation et aux vigilances qu’elle appelle. Du Maharal de Prague à Walter Benjamin, deFritz Mauthner, à Franz Rosenzweig, Edward Sapir, Lev Wygotski, Victor Klemperer, Émile Benveniste, Roman Jakobson, et bien sûr : Sigmund Freud.
Au final, il s’agit dans le sillon tracé par Shmuel Noah Eisenstadt dans son essai sur le Retour des Juifs dans l’Histoire, d’axer la perception du judaïsme comme une Civilisation.
Une civilisation, et le judaïsme en qualité de civilisation, se constitue d’un montage psycho, cognitif, et éthique, de longue durée. Aby Warburg, Erwin Panofsky, entre autres, nous en ont fourni des éléments complémentaires épistémologiques, pour en étayer la construction. C’est peut-être ce qui pouvait faire dire à Wladimir Granoff que la psychanalyse constituait en date « le dernier éclat jeté par le Monothéisme ». Seule une approche civilisationnelle complexe permet de comprendre à la fois la durabilité et les discontinuités de l’Existence juive, en reprenant une formule de Léo Beck.
Il s’agit donc là, ainsi que le formulait Léon Ashkénazi de « réhabiliter les intuitions juives comme cohérence de pensée de redonner consistance à un « judaïsme-culture universelle », un « judaïsme interlocuteur du monde moderne » comme le suggérait Emmanuel Levinas.
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L’intuition du Judaïsme comme Civilisation, était déjà présente chez des penseurs tels qu’Arnold Toynbee ou Max Weber. Avec hostilité chez Toynbee, avec intérêt et bienveillance chez Weber.
L’un comme l’autre, de sentiments opposés quant à leur objet, le comparaient néanmoins aux autres grandes civilisations, celles apparues à ce moment de l’Histoire humaine, que Karl Jaspers désignera comme « période axiale ». Le premier millénaire précédent l’ère commune. Chine, Grèce, Inde. Judée. Hindouhisme, Bouddhisme, Monothéisme. Prophètes juifs, philosophes grecs, lettrés chinois, brahamanes hindous.
Période générique de l’Histoire de l’espèce humaine qui voit l’apparition d’une conception de la Communauté de groupes humains, et de dirigeants séculiers responsables devant une plus haute autorité : D.ieu, La Loi divine, La Conception chinoise du mandat du Ciel.
Période qui voit apparaître la Notion de Responsabilité, avec la naissance de sphères autonomes en matière de lois et de concepts juridiques.
Période durant laquelle les représentations de la personne humaine changent radicalement, durant laquelle des vertus altruistes comme la solidarité et le secours mutuel furent combinés pour résoudre les dissymétries entre « Transcendance » et « ordre terrestre ».
C’est dans cette direction qu’en prolongeant et affirmant la perspective wébérienne, le sociologue Shmuel Noah Eisenstadt (du temps où la sociologie n’était pas encore devenue une technique documentaire pour « pensées d’administration » et recettes d’« éléments de langage ») pouvait affirmer que « la perspective civilisationnelle apparait comme le meilleur outil pour comprendre l’histoire juive », et ses diversités dans leur « réalité profonde ».
Les termes de « religion », de « groupe ethnique », de « peuple » étant inadéquats ou du moins insuffisants, selon la proposition d ‘Eisenstadt, pour expliquer les dynamiques majeures d’une histoire non linéaire, qui a connu de nombreux rebondissements, et une grande diversité d’expériences historiques qui ne peuvent être rabattues à la seule condition de « peuple paria ». Comme avait cru pouvoir l’interpréter Max Weber, à partir de la Destruction du Second Temple.
À sa façon toujours concise et joliment imagée, Abraham Heschel parlait, lui, d’une Communauté humaine d’environ 15 millions d’âmes, dont le Rabbin s’appelait Moïse !…
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Il est donc possible de revenir à la question freudienne adressée au pasteur Pfister, sur la condition psychodynamique de la découverte de l’Inconscient évoquée en préambule :
– Il fallait qu’il fut « athée » pour lever le nez de la compilation des controverses qui constituent le Talmud et qui captent toute l’attention de l’érudition juive.
– Il fallait qu’il fut « juif », peut-être, pour, a contrario du positivisme, envisager la possibilité d’un objet qui ne se donne à voir et entendre que par ses effets (comme il en va des manifestations divines). Et qu’il ne céda pas sur ce qu’il avait entre aperçu, fut-il longtemps désigné à la vindicte ou au mépris de ces collègues.
Mais il fallait encore qu’il fut familier d’une conception de l’humain comme Haï Medaber, et par déduction attentif aux enjeux du langage et ses puissances d’effectuation telles que consignées au fil du montage de la Maison juive de la Connaissance : « La Mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Ketouvim 18.21). Et – j’insiste – peu intimidé par l’aporie au positivisme d’un Inconscient qui ne se donne à voir que par des signes et des effets, à l’instar de ce que les récits bibliques nous donnent à recevoir de la Révélation.
Freud par ici, est bien au-delà, et bien plus profondément, enté dans la « civilisation juive », le « mystère d’une même construction psychique » que les recueils de ses citations bibliques (cf. Théo Pfrimmer, Freud, lecteur de la Bible) dispersées au fil de ses écrits et correspondances, permettraient de l’identifier et l’assigner.
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Dans les Jours d’après – il en est de nombreux dans leur singularité chaque fois – Les Humanités bibliques et juives, constituent un « Foyer », peut-être celui espéré par Ahad Ha’am resté en jachère et qui manque aujourd’hui. Peut-être ce qu’attendaient les parrains de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Elles offrent, sous ce syntagme générique, une résidence en forme de programme qui articule les principes d’une vie contemporaine à partir d’un mode de vie plus ancien ; et dans lequel il n’est pas incohérent, mais au contraire fondé de faire consonner grands penseurs du judaïsme, écrivains, poètes, artistes qu’ils soient plasticiens, musiciens ou d’autres modalités d’expression. Maimonide, Le Maharal de Prague, Franz Rosenzweig, le Rabbi de Volodhine, y côtoient Romain Gary, Albert Cohen, Hermann Broch, Franz Kafka, Stefan Zweig, Chagall, Rothko, Arnold Schoenberg, Gustav Mahler, Steve Reich, Debora Vogel, Moacyr Scliar, Jacob Glatstein, Ghérasim Luca, Benjamin Fondane,…
Les Humanités bibliques et juives, c’est le lieu de rencontres de Rabbi Akiba, Nahmanide, Elie Benamozegh, Fritz Mauthner, Leïb Rochman, avec Martin Buber, Emmanuel Levinas, Léo Srauss, Vladimir Jabotinsky, l’École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor Adorno), Edward Sapir ; d’André Suarès, de Hans Jonas, Ahad Ha’am, Abraham Heschel, Albert Einstein, avec Paul Celan, Nelly Sachs, Jeanne Hersh, Edmond Jabès, Umberto Saba, Vladimir Jankélévitch, Léon Chestov, Siegmund George Warburg ; de Isaac Louria, Gunther Anders, Erwin Panofsky, Georges Simmel, Sigfried Kracauer, avec Gersonide, Aby Warburg, Philip Roth, Scholem Aleikhem, Alona Kimhi, Léonard Cohen, Vladimir Grossman, Kurt Weil, Avrom Sutzkever, Amos Oz, David Shahar, S.J. Perelman…. Et bien d’autres. Le patrimoine est grand. Chacun pourra en compléter l’inventaire, qui s’écrit à somme ouverte et dans sa diversité.
Tous enfants et porteurs dans leur hétérogénéité d’une même Civilisation.
« Agir en Juif, disait Abraham Heschel, c’est chaque fois faire un nouveau départ sur une vielle route »…