Qu’est-ce que la tradition des kapparot ?
Dans de nombreuses communautés juives, il existe une coutume de faire tourner un poulet ou un coq au-dessus de sa tête avant Yom Kippour tout en récitant des versets tirés des Psaumes, avant de l’abattre et de le donner aux pauvres.
Quel est le problème avec cette tradition ?
Tout. La cruauté envers les animaux est interdite dans le judaïsme. Inaugurer le jour du pardon avec du sang sur les mains, ce n’est pas l’idéal. Recréer des sacrifices en dehors du Temple est un sacrilège. Bref, il y a de meilleures façons d’atteindre ce que les “kapparot” tentent de faire.
Que dit la loi juive à ce sujet ?
Les grands rabbins de toutes les générations ont rejeté cette coutume.
Le Choulhan Aroukh, l’ouvrage halakhique qui fait le plus autorité, la qualifie de minhag chtout, “une coutume d’imbéciles” et appelle à l’interdire. (Orah Haïm 605)
Le Rachba, Salomon ben Aderet, l’a interdite dans sa communauté de Barcelone au XIIIe siècle : “Cela semble être de l’idolâtrie… même si de nombreux Juifs respectables le font.” (1:395) Pour le Ramban également, Moshé ben Na’hman, c’est une pratique païenne.
Alors pourquoi le faire ?
C’est une tradition. La seule raison de la garder, d’après de nombreuses autorités. Les traditions sont bonnes, elles font toute la texture et le rythme de la vie juive. Mais certaines traditions sont fausses, ne reposent sur rien et vont à l’encontre des principes fondamentaux de la Torah. Oui, beaucoup de personnes très bien ont observé cette pratique, il ne s’agit pas de leur faire honte. Mais beaucoup de personnes très bien aussi l’ont rejetée, et cela semble plus juste.
Y a-t-il des rituels alternatifs ?
Donner de l’argent — ce que l’on peut se permettre. Les idées qu’on peut associer aux Kapparot animaux — la fragilité de la vie et son caractère éphémère, l’encouragement au repentir, le dévouement — peuvent être symbolisées en disant les versets du rituel des Kapparot et en donnant de l’argent à quelqu’un dans le besoin. Cela semble correct à un niveau individuel. Mais il y a quelque chose d’un peu étrange lorsque des institutions exigent des “dons de kapparot” pour vous accorder l’expiation de vos péchés…